Les cotisations sociales

Celles-ci concernent principalement la protection sociale, et sont directement prélevées sur le chiffre d'affaires.

a) Cotisations liées à la santé et à la retraite

En 2023, les taux de cotisations sociales dépendent de la nature de l'activité.

Ces cotisations couvrent notamment l'assurance maladie, maternité, invalidité, décès et les prestations familiales, ainsi que la retraite de base et complémentaire. Ces taux sont susceptibles d'évoluer en fonction des décisions gouvernementales.

b) L'assurance chômage

Depuis 2019, les auto-entrepreneurs ont la possibilité de bénéficier de l'assurance chômage en cas de cessation involontaire de leur activité. Pour cela, ils doivent cotiser à hauteur de 0,3% du chiffre d'affaires. Cette cotisation est obligatoire et vient s'ajouter aux autres cotisations sociales mentionnées précédemment.

c) La contribution à la formation professionnelle (CFP)

Les auto-entrepreneurs ont également l'obligation de cotiser à la CFP, qui permet de financer la formation professionnelle tout au long de la vie. Le taux de cette cotisation dépend également de la nature de l'activité exercée. Pour les activités de vente de marchandises, il s'élève à 0,1% du chiffre d'affaires. Pour les prestations de services relevant des BIC, le taux est de 0,3% du chiffre d'affaires. Enfin, pour les activités libérales relevant des BNC, le taux est de 0,2% du chiffre d'affaires.

 Il est donc important de bien comprendre les différents taux applicables en fonction de son activité et de suivre les évolutions législatives en la matière. Prendre en compte ces charges dès le début de son activité permettra de mieux  gérer son budget, et ainsi d'assurer la pérennité de son entreprise.

La fiscalité

En 2023, les charges fiscales de l'auto-entrepreneur sont principalement constituées de l'impôt sur le revenu et, selon l'activité exercée, de la TVA.

L'impôt sur le revenu est prélevé directement sur les bénéfices réalisés par l'auto-entrepreneur. En 2023, il existe deux options pour déclarer ces revenus : le régime micro-fiscal et le régime classique. Le régime micro-fiscal, aussi appelé "versement libératoire de l'impôt sur le revenu", permet de payer l'impôt en même temps que les cotisations sociales, sur une base forfaitaire. Le pourcentage varie en fonction de l'activité exercée : 1% pour les activités de vente, 1,7% pour les prestations de services relevant de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), et 2,2% pour les activités libérales relevant des bénéfices non commerciaux (BNC).

En revanche, si l'auto-entrepreneur choisit le régime classique, il devra déclarer ses revenus dans la catégorie correspondant à son activité (BIC ou BNC) et les intégrer à son revenu global. L'impôt sera alors calculé selon le barème progressif de l'impôt sur le revenu. Dans ce cas, l'auto-entrepreneur bénéficie d'un abattement forfaitaire pour frais professionnels, qui varie selon l'activité : 71% pour les activités de vente, 50% pour les prestations de services BIC et 34% pour les activités libérales BNC.

En ce qui concerne la TVA, l'auto-entrepreneur est soumis à un régime de franchise en base de TVA, ce qui signifie qu'il n'a pas à facturer la TVA à ses clients, ni à la reverser à l'administration fiscale. Toutefois, il ne peut pas non plus récupérer la TVA sur ses achats et investissements. Ce régime simplifié présente des avantages en termes de gestion comptable, mais peut être moins intéressant pour certaines activités nécessitant des investissements importants. En 2023, la franchise en base de TVA s'applique tant que le chiffre d'affaires ne dépasse pas les seuils suivants : 85 800 € pour les activités de vente et 34 400 € pour les prestations de services.

 

Optimisez vos dépenses professionnelles

Les assurances et autres frais annexes

Ces dépenses sont souvent négligées, mais elles sont pourtant d'une importance capitale pour sécuriser votre entreprise et vous protéger en cas d'imprévus.

a. L'assurance professionnelle est un élément clé pour protéger votre activité et ainsi vous prémunir contre différents risques. Même si certaines assurances ne sont pas obligatoires, il est vivement recommandé d'en souscrire selon la nature de votre activité.

Elle couvre les dommages causés à des tiers dans le cadre de l'exercice de votre activité. La RC Pro est fortement conseillée pour les professions libérales, les métiers du conseil ou encore les activités de services à la personne.

D'autres assurances peuvent également être pertinentes en fonction de votre secteur d'activité. Par exemple, si vous travaillez dans le domaine de la construction, vous pourriez avoir besoin d'une assurance décennale. Si vous utilisez un véhicule pour votre activité, pensez à souscrire une assurance spécifique pour cet usage professionnel.

b. En tant qu'auto-entrepreneur, il est important de continuer à se former et à se développer pour rester compétitif. Les frais de formation et de certification sont donc des dépenses à prendre en compte pour 2023. Bien que non obligatoires, ils peuvent être un investissement rentable à long terme.

c. Pour développer votre activité, il est essentiel d'investir dans la communication et le marketing. Ceci inclut les frais de création et d'hébergement de votre site web, les coûts liés aux réseaux sociaux, les campagnes publicitaires et les supports de communication tels que les cartes de visite ou les flyers. N'oubliez pas de prendre en compte ces dépenses dans votre budget 2023.

d. La gestion administrative d'une entreprise est souvent chronophage et peut nécessiter l'achat de logiciels ou l'intervention d'experts-comptables. Ces frais de gestion et d'administration sont à prévoir dans vos charges pour 2023.

Ces dépenses sont certes non négligeables, mais elles sont essentielles pour assurer la pérennité et le développement de votre activité.

Anticipez vos charges sociales et fiscales

Les évolutions réglementaires

Au fil des années, les évolutions législatives et réglementaires ont un impact sur les charges des auto-entrepreneurs. En 2023, plusieurs changements sont à prévoir, qui pourraient influencer la gestion de votre activité

L'une des principales évolutions législatives attendues en 2023 concerne la réforme du régime de la micro-entreprise, qui vise à simplifier les seuils de chiffre d'affaires. Cette réforme pourrait permettre à davantage d'entrepreneurs de bénéficier du régime simplifié de la micro-entreprise, avec des seuils de chiffre d'affaires revus à la hausse. Cette évolution pourrait ainsi influencer les charges sociales et fiscales des auto-entrepreneurs concernés.

En outre, de nouvelles mesures pourraient être mises en place en 2023 pour encourager la transition écologique et le développement durable. Ces mesures pourraient inclure des incitations fiscales, des aides financières ou des dispositifs d'accompagnement pour favoriser l'éco-responsabilité et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Par ailleurs, les auto-entrepreneurs doivent également rester attentifs aux évolutions réglementaires concernant les obligations déclaratives et comptables. En effet, les modalités de déclaration de chiffre d'affaires et de paiement des cotisations peuvent évoluer au fil du temps, rendant nécessaire une veille réglementaire pour respecter les nouvelles exigences. Des simplifications administratives et des dématérialisations de procédures pourraient également être mises en place en 2023, facilitant ainsi la gestion de votre auto-entreprise.

Enfin, il est important de souligner que les charges des auto-entrepreneurs peuvent également être impactées par les évolutions législatives et réglementaires à l'échelle européenne. Avec l'entrée en vigueur de nouvelles directives ou règlements européens, les auto-entrepreneurs doivent s'adapter et se conformer aux nouvelles normes en matière de protection des données personnelles, de commerce électronique ou de prestations de services transfrontalières, par exemple.

 

L'auto-entrepreneur est soumis à un régime de franchise en base de TVA

Conseils et astuces pour optimiser la gestion des charges

a) Utilisez un logiciel de comptabilité adapté

Optez pour un logiciel simple d'utilisation, qui vous permettra de suivre vos dépenses et vos recettes en temps réel, de générer des factures et des devis conformes à la législation en vigueur, et de préparer facilement vos déclarations de chiffre d'affaires. De nombreux logiciels spécifiquement conçus pour les auto-entrepreneurs sont disponibles sur le marché, avec des fonctionnalités adaptées à ce statut.

b) Anticipez vos charges sociales et fiscales

Pour cela, évaluez le montant de vos charges à partir du pourcentage applicable à votre activité et mettez de côté cette somme à chaque encaissement. Vous pouvez également ouvrir un compte bancaire dédié à votre auto-entreprise pour faciliter cette gestion et avoir une meilleure visibilité sur vos finances professionnelles.

c) Optimisez vos dépenses professionnelles

Pour réduire vos charges, veillez à optimiser vos dépenses professionnelles en recherchant les meilleures offres pour les services dont vous avez besoin et en négociant les tarifs auprès de vos fournisseurs. Pensez également à mutualiser certaines dépenses avec d'autres auto-entrepreneurs ou à adhérer à des groupements d'achat pour bénéficier de tarifs préférentiels. Enfin, n'oubliez pas de conserver tous vos justificatifs de dépenses professionnelles pour pouvoir les déduire de votre chiffre d'affaires lors de votre déclaration de revenus.

d) Formez-vous et informez-vous

Participez à des formations sur la gestion d'entreprise, la comptabilité ou la fiscalité pour maîtriser les aspects administratifs et financiers de votre activité. Restez informé des évolutions réglementaires et des aides disponibles pour les auto-entrepreneurs, en consultant régulièrement les sites officiels ou en vous abonnant à des newsletters spécialisées.

En suivant ces conseils et astuces, vous serez en mesure d'optimiser la gestion des charges de votre auto-entreprise en 2023 et de pérenniser votre activité. N'hésitez pas à vous entourer de professionnels pour vous accompagner dans cette démarche.